Deuil
6 min

Le deuil national

Par

Blandine


Mis à jour le

1 juillet 2025

Sommaire

Qu’est-ce qu’un deuil national ?Les modalités de la journée de deuil nationalLa liste des journées de deuil national en FranceD’autres formes de cérémonie d'hommage publique

Sommaire

Qu’est-ce qu’un deuil national ?Les modalités de la journée de deuil nationalLa liste des journées de deuil national en FranceD’autres formes de cérémonie d'hommage publique

Le deuil national est une mesure symbolique, par laquelle l’État manifeste officiellement l’émotion du pays et invite les citoyens à un moment de recueillement. Il est décrété pour exprimer publiquement la douleur de la Nation, pour rendre hommage aux victimes d’une tragédie ou honorer la mémoire d’une personnalité.

Mais que signifie réellement cette démarche de « deuil national » ? Quelles sont ses manifestations concrètes ? Et quelle place occupe un deuil national dans la mémoire publique et collective ? Les différents sujets du deuil nous touchent tous, chacun à notre manière. Professionnels du funéraire, nous vous proposons d’évoquer cette notion afin de comprendre le sens profond du deuil national et ses déclinaisons.

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Qu’est-ce qu’un deuil national ?

Le deuil national est une décision prise par le président de la République pour marquer officiellement un hommage de la Nation à une ou plusieurs personnes disparues. Il est généralement décrété à la suite de circonstances exceptionnelles : un attentat meurtrier, un accident d’une ampleur inédite, une catastrophe humanitaire ou la mort d’un ancien chef de l’État.

Un décret est alors publié au Journal officiel afin d'en fixer la durée (souvent une journée) et ses modalités. Le deuil national ne modifie pas le fonctionnement institutionnel du pays, mais il impose une trame symbolique : silence, sobriété, mémoire. Ce dispositif incarne donc la reconnaissance d’un événement qui dépasse les intérêts individuels, pour toucher toute la communauté nationale (ses sphères publiques et privées).

Question Mark

Faut-il travailler un jour de deuil national ?

Une journée de deuil national n’est pas assimilée à un jour chômé ou férié. Les entreprises et les administrations, mais aussi les établissements scolaires poursuivent, en principe, leurs activités. Des gestes de recueillement peuvent être organisés : minute de silence, mise en berne des drapeaux, cérémonie officielle.
Pour participer à une cérémonie ou observer ce moment de deuil, un salarié doit en discuter avec son employeur afin de bénéficier d’un aménagement de son emploi du temps ou poser un congé.

Les modalités de la journée de deuil national

Les modalités d'un deuil national ne sont pas strictement codifiées. Plusieurs mesures protocolaires peuvent être mises en place, parmi lesquelles :

  • Mettre en berne les drapeaux sur les édifices publics, et parfois sur certains établissements privés, pour symboliser le deuil et témoigner notre respect envers le(s) défunt(s).

  • Observer une minute de silence (généralement à midi), pour marquer un moment de recueillement collectif.

  • Organiser une cérémonie officielle. Un discours du président de la République, un dépôt de gerbes peuvent être prévus selon la nature du drame ou de la personnalité honorée.

La portée symbolique de ces gestes est forte. Elle permet de suspendre, ne serait-ce que brièvement, le cours ordinaire des choses pour marquer un respect solennel et accorder à la mémoire une place dans l’espace public.

Question Mark

La mise en berne des drapeaux

La mise en berne des drapeaux est l’un des symboles les plus visibles du deuil national. Imposée par décret présidentiel à l’échelle du pays, les maires ont également la possibilité de le faire au niveau local, lorsqu’un drame frappe leur commune. Ce geste s'inscrit dans une volonté de proximité et d'accompagnement du deuil collectif, à une échelle plus intime.
En janvier 2013, la mairie d'Anglet a mis ses drapeaux en berne en hommage à Yann Desjeux, otage français décédé lors d'une opération militaire sur un site gazier en Algérie. En décembre 2013, la ville de Castres a fait de même après la mort de deux soldats du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine en Centrafrique.

La liste des journées de deuil national en France

Sous la Ve République, la France a décrété plusieurs journées de deuil national.
Voici quelques dates :

  • 12 novembre 1970 : hommage à l'ancien président Charles de Gaulle (décédé le 9 novembre) ;

  • 6 avril 1974 : hommage au président en exercice Georges Pompidou (décédé le 2 avril) ;

  • 11 janvier 1996 : hommage à l'ancien président François Mitterrand (décédé le 8 janvier) ;

  • 14 septembre 2001 : hommage aux victimes des attentats du 11 septembre aux États-Unis ;

  • 8 janvier 2015 : en mémoire des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo survenu la veille ;

  • 15, 16 et 17 novembre 2015 : à la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et sa périphérie (130 morts) ;

  • 16, 17 et 18 juillet 2016 : en mémoire des victimes de l’attentat de Nice, survenu le 14 juillet ;

  • 30 septembre 2019 : hommage à l'ancien président Jacques Chirac (décédé le 26 septembre) ;

  • 9 décembre 2020 : hommage à l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing (décédé le 2 décembre) ;

  • 23 décembre 2024 : en mémoire des victimes du cyclone Chido à Mayotte.

D'autres événements plus anciens ou plus locaux ont pu entraîner des hommages symboliques sans être officiellement qualifiés de « deuil national ».

La notion de deuil national dans d’autres pays

Le principe du deuil national existe dans de nombreux pays, mais les modalités varient.

  • En Espagne, plusieurs jours peuvent être décrétés, comme ce fut le cas après les attentats de Madrid en 2004 (trois jours de deuil) ou pour rendre hommage aux victimes de la pandémie de Covid-19 en 2020 (dix jours de deuil, la plus longue période dans le pays).

  • Aux États-Unis, on parle plutôt de « National Day of Mourning », souvent associé à des cérémonies religieuses et à l’intervention du président.

  • En Chine, le deuil national peut être observé pour des catastrophes naturelles majeures, avec interdiction temporaire de tout divertissement public.

La spécificité française réside dans son attachement aux valeurs républicaines et à la laïcité, qui encadrent la nature des hommages et les lieux de recueillement.

D’autres formes de cérémonie d'hommage publique

Outre le deuil national, la France dispose d'autres formes de cérémonie et d'hommage public.

Les obsèques nationales

Les obsèques nationales sont des funérailles organisées et financées par l'État, généralement pour des personnalités ayant marqué l'histoire ou la culture. Elles impliquent un cérémonial précis, souvent aux Invalides à Paris. Elles nécessitent un décret du président.

Exemples :

  • Victor Hugo (1885) : son cercueil fut exposé sous l’Arc de Triomphe avant d’être transporté au Panthéon. Ses obsèques attirèrent, à l’époque, près de deux millions de personnes.

  • Simone Veil (2017) : symbole du combat pour les droits des femmes, à la fois victime et actrice de l’histoire du XXe siècle.

  • Aimé Césaire (2008) : le poète et chantre de la « négritude » eut des obsèques nationales à Fort-de-France, en Martinique.

Certaines personnalités ont décliné cet honneur. En effet, des anciens présidents de la République comme Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing avaient exprimé le souhait de ne pas bénéficier d'obsèques nationales, préférant des cérémonies plus intimes.

L’hommage national

L’hommage national est une cérémonie publique organisée par l'État, en dehors de funérailles. Il vient honorer une personne ou un groupe ayant servi la France. Il peut être rendu aux militaires, aux victimes du terrorisme, à des artistes ou à des membres de services publics morts en mission.

Exemples :

  • Hommage aux victimes des attentats de 2015 aux Invalides.

  • Hommage rendu à Jean d’Ormesson (2017), le président Emmanuel Macron a prononcé l'éloge funèbre de l'écrivain.

L’hommage populaire

Enfin, il existe l’hommage populaire, plus spontané, souvent à l’initiative des citoyens. Rassemblements, marches silencieuses, dépôts de bougies ou de fleurs symbolisent une émotion collective, sans caractère officiel mais à forte charge symbolique.

Ce fut le cas pour :

  • Johnny Hallyday (2017), 700 motards ont suivi le cortège, des dizaines de milliers de fans ont rendu un grand hommage populaire au chanteur.

  • Samuel Paty (2020), professeur assassiné, où des milliers de citoyens se sont spontanément réunis dans les rues.

Le deuil national est bien plus qu’un décret, c’est un acte mémoriel, un signal politique et émotionnel. En cristallisant la peine d’une nation autour d’un symbole ou d’un événement, il participe à forger la mémoire collective et à rappeler l’importance de la solidarité. Décrétés ou spontanés, ces rituels publics ont une vertu apaisante et fédératrice. Ils rappellent que, malgré les différences, une nation reste unie dans l’hommage à ses figures, ses valeurs et ses blessures.

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Les questions sur les obsèques et le deuil

Travail et processus de deuil sont des termes souvent utilisés de manière interchangeable, pourtant ils ont des significations quelque peu différentes.

Le « processus de deuil » répond à une dynamique naturelle et individuelle ; il s'effectue au niveau inconscient. Cela fait référence à l'ensemble des réactions émotionnelles et physiques traversées à la mort d'un parent.
Le « travail de deuil » se veut être une démarche volontaire et consciente. Ce sont les efforts que la personne met en place pour faire face et traverser son deuil : prendre soin d’elle, exprimer ses sentiments…

Il est important de noter que le travail de deuil est une partie essentielle du processus de deuil.

La durée du congé décès varie en fonction du lien de parenté.
Il est prévu un nombre minimal de jours pour :

  • Enfant d’au moins 25 ans et sans descendance : 12 jours.

  • Enfant de moins de 25 ans ; enfant lui-même parent ; personne de moins de 25 ans à la charge effective et permanente : 14 jours.

  • Époux(se), partenaire de Pacs ou concubin : 3 jours.

  • Père, mère, beau-père ou belle-mère : 3 jours.

  • Père ou mère de l'époux(se) : 3 jours.

  • Frère ou sœur : 3 jours.

  • Autre membre de la famille : pas de congé exceptionnel.

Des dispositions plus favorables peuvent être prévues par votre convention collective ou accord d’entreprise. Nous vous conseillons de vous renseigner auprès du service des ressources humaines de votre entreprise.

Pour justifier une absence liée à un décès, il est nécessaire de transmettre à l'employeur une demande écrite ou, à défaut, verbale. Celle-ci doit préciser la date et la durée du congé exceptionnel. Il faut également joindre une copie du justificatif de décès (copie de l’acte de décès).

Une aide et un soutien extérieur au cercle familial peut parfois être utile à la personne. Certaines peuvent, en effet, ressentir le besoin (ou l’envie) d’échanger avec d’autres personnes confrontées à cette même situation. Il faut savoir qu’il existe des groupes de parole et des ateliers pour les personnes endeuillées. Également, des professionnels – psychologues, thérapeutes et accompagnants spécialisés – peuvent offrir un espace de dialogue et être le soutien nécessaire au travail de deuil.

Les conseillers Roc Eclerc sont là pour vous, pour vous soutenir dans les moments délicats (assistance décès), même après les obsèques. N'hésitez pas à vous rapprocher de votre agence de pompes funèbres.

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Au-delà des mots, aider et soutenir une personne endeuillée peut se faire de différentes manières. Voici quelques suggestions :

  • Être présent et offrir une présence physique, en lui rendant visite ou en l’invitant à sortir.

  • Être à l’écoute et la laisser exprimer librement ses émotions, ses souvenirs ou tout ce qu'elle souhaite partager.

  • Offrir une aide pratique et concrète, en effectuant quelques tâches domestiques (repas, courses, ménage…).

  • Accompagner les rituels et pratiques personnelles comme planter un arbre, fleurir la sépulture, allumer une bougie de deuil ou créer un album photos

Chaque deuil est unique, il est donc essentiel d'adapter votre soutien aux besoins spécifiques de personne. En ces circonstances particulières, il est important d’être disponible pour elle, à long terme, mais aussi de respecter son éventuel besoin d’intimité.

Pour soutenir une personne en deuil, il est important d'éviter certaines erreurs et maladresses. En ces moments, la moindre chose contrariante peut prendre des proportions. Voici quelques conseils pour vous aider dans votre démarche :

  • Ne minimisez jamais la peine ressentie. Chaque chagrin est unique et mérite d'être respecté dans toute son intensité.

  • Évitez les phrases toutes faites comme « le temps guérit tout ». Ces formulations de condoléances peuvent sembler dénuées de sens pour quelqu'un faisant face à la perte d'un proche.

  • Ne forcez pas non plus la personne à parler ou à exprimer ses émotions si elle n'en ressent pas le besoin immédiat. Le silence peut être un allié précieux, offrant un espace de réconfort et de réflexion.

  • Ne négligez pas l'importance d'une présence bienveillante et continue. Un simple geste et une écoute attentive peuvent faire toute la différence dans cette période délicate de reconstruction et d'acceptation.

Il est important de se montrer à la fois empathique, patient et attentif aux besoins de l’endeuillé pour aider une personne en deuil. Prenez avant tout en compte ses besoins (soutien, temps...). Chacun appréhende la perte d'un proche à son rythme.