Humusation : vers une nouvelle pratique funéraire ?
Solenne
5 novembre 2024
Sommaire
Sommaire
Une réflexion nationale est menée autour de ce rite funéraire, qui pourrait être autorisé en France dans les années à venir.
La réglementation funéraire en France
l’inhumation (ou enterrement) ;
la crémation.
Qu’est-ce que l’humusation ?
L’humusation est un procédé funéraire par lequel le défunt se transforme de manière naturelle en compost. Contrairement à l'inhumation classique, la personne est enveloppée dans un linceul biodégradable, puis déposée sur un lit de végétaux. Il n’y a pas de cercueil ; dans certains cas, le défunt peut être placé dans un réceptacle biodégradable semi-ouvert. Au fil des mois, le phénomène de dégradation naturelle suit son cours : le corps se transforme progressivement en humus. Ce terreau sain et fertile peut ensuite servir à la plantation d’arbres, offrant ainsi une seconde vie à travers la nature.L’humusation pourrait-elle devenir la pratique funéraire de demain ?
Le compostage humain est une pratique funéraire qui pourrait être amenée à se développer dans les années qui viennent. Les avantages environnementaux et économiques sont, en effet, nombreux :Une méthode écologique
Contrairement aux pratiques traditionnelles, l’humusation n’implique pas de produits chimiques et émet moins de gaz à effet de serre (notamment de CO2). Ce retour à un processus naturelle préserve donc l’environnement, aidant ainsi à atténuer les effets du changement climatique.La conservation de l’espace
Les cimetières prennent de la place, surtout dans les grandes villes. L’humusation limite l’espace nécessaire pour les funérailles. Cela permet également de créer des espaces verts, comme des forêts du souvenir, où les familles peuvent planter des arbres en hommage à leur proche.Un coût plus abordable
Par sa simplicité et son approche écologique, l’humusation offre une alternative plus abordable aux méthodes traditionnelles. Les frais sont moindres (il n’y a pas de cercueil, pas de concession, etc.).
Comment se déroule le processus d’humusation ?
L’humusation se déroule en quatre étapes, respectant l'environnement et permettant une transformation naturelle du corps.1. Disposition initialeLe corps est d'abord enveloppé dans un linceul en matériaux biodégradables. Contrairement aux funérailles traditionnelles, il n’est pratiqué aucun soin (ou injecté aucun produit chimique) afin de ne pas perturber le processus naturel de décomposition. La cérémonie se poursuit en déposant la personne sur un lit épais de copeaux de bois humidifiés, souvent enrichis d’argile.2. Recouvrement végétal
Des matières végétales (copeaux de bois, paille et feuilles mortes) viennent couvrir le défunt, permettant aux micro-organismes présents naturellement dans le sol de se développer. Le processus commence alors, générant une forte chaleur qui suffit à éloigner les animaux sauvages et à éliminer les parasites ou les germes potentiellement pathogènes.3. Surveillance du processus
Après environ trois mois, des professionnels agréés (humusateurs) vérifient l’avancement du processus. À ce stade, les prothèses métalliques sont retirées. Les os et les dents sont réduits en poudre pour faciliter leur décomposition. Le processus se poursuit pendant environ neuf mois.4. Transformation en humus
À la fin des neuf mois, le corps est complètement transformé en un terreau fertile. Ce compost peut être utilisé pour la plantation d’un arbre du souvenir afin de rendre hommage au défunt et d’offrir aux proches un lieu de recueillement.
Où en est l’humusation en France ?
En France, l’humusation n’est pas encore légalisée, bien que le débat autour de cette pratique soit de plus en plus présent. Depuis plusieurs années, des parlementaires et militants écologistes tentent de faire reconnaître cette alternative funéraire. En 2023 : une proposition de loi vise à expérimenter l’humusation.Chronologie des initiatives législatives
2016 : La sénatrice du Rhône, Élisabeth Lamure, interroge pour la première fois le gouvernement sur une éventuelle légalisation de l’humusation.2021 : La députée de l’Isère, Élodie Jacquier-Laforge, dépose à son tour un amendement en ce sens.
Les deux initiatives sont rejetées.
Janvier 2023 : Une nouvelle proposition de loi est portée par Élodie Jacquier-Laforge, cette fois pour ouvrir la voie à l’expérimentation de l’humusation en France. Ce texte, toujours en débat, pourrait ouvrir la voie à une reconnaissance officielle.
Novembre 2023 : Un colloque sur le sujet s’est tenu à l’Assemblée nationale. Des experts, des élus et des associations se sont réunis pour discuter de cette nouvelle pratique funéraire. Une réunion qui témoigne d’une grande avancée en faveur du compostage humain et vers la transformation écologique de tout un secteur.L’intérêt de la population pour les rites funéraires plus respectueux de la nature croît. En effet, selon un sondage récent, 46% 1 des Français se disent prêts à choisir l’humusation si elle était légale.
L’humusation à travers le monde
Si la France tarde à adopter cette pratique, d’autres pays ont déjà franchi le pas.En Europe, le gouvernement de la région de Bruxelles (en Belgique) a autorisé, par ordonnance, certaines pratiques alternatives comme l’humusation. De l’autre côté de l’Atlantique, plusieurs États américains ont déjà autorisé l’humusation : Washington, Colorado, Oregon, Vermont et plus récemment New York. Les partisans de l’humusation font ici entendre leur voix et leur slogan « Compostez-moi » depuis 2019.
D’autres alternatives écologiques aux funérailles traditionnelles
L’humusation n’est pas la seule méthode funéraire cherchant à répondre aux préoccupations environnementales. D’autres alternatives existent, parmi lesquelles :L’aquamation
Aussi appelée hydrolyse alcaline, le défunt est immergé dans un bain d’eau et une solution alcaline, afin d’accélérer la décomposition. Les ossements sont ensuite réduits en poussière avant d’être placés dans une urne. Avantages majeurs : l’aquamation consomme 10 fois moins d’énergie que la crémation, n’émet aucune vapeur toxique ni effet de serre dans l’air ambiant.La cryomation
Le défunt est plongé dans de l’azote liquide, ce qui le fragilise pour le réduire en poudre. Les résidus obtenus peuvent être placés dans une urne biodégradable ou dispersés dans la nature.La promession
Ce processus consiste à plonger le défunt dans un bain d’azote liquide avant de le disloquer en particules via une table vibrante. Les restes (débarrassés des éléments métalliques) peuvent être rendus à la terre.Ces pratiques reflètent une évolution sociétale plus en phase avec les enjeux environnementaux.L’humusation représente une alternative aux pratiques funéraires traditionnelles. Alors que certains pays l’ont déjà adoptée, la France semble s’ouvrir à la réflexion. Dans ce contexte, son autorisation offrirait une option supplémentaire aux citoyens, en accord avec les valeurs écologiques modernes et les enjeux climatiques.Autres guides
Les questions fréquentes sur l'humusation
Qu'est-ce qu'une inhumation ?
celui de la commune où le défunt habitait,
celui de la commune où le défunt est mort,
celui où est situé le caveau de famille.
Qu'est-ce qu'une crémation ?
Rechercher votre agence de pompes funèbres
Comment choisir entre l'inhumation et la crémation ?
Rechercher votre agence de pompes funèbres
Comment obtenir un devis pour une inhumation ?
Nous adresser une demande de devis - en ligne ou directement auprès de votre agence de pompes funèbres - est gratuit et sans engagement.
Demander un devis obsèques
Comment obtenir un devis pour une crémation ?
Rechercher votre agence de pompes funèbres