Crémation : origine et évolution de la pratique funéraire
Par
Solenne
Mis à jour le
1 octobre 2024
Sommaire
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En 2023, un Français sur deux annonce qu’il « préférerait être crématisé plutôt qu’enterré ». Ce résultat mis en exergue par l’enquête IFOP (1) traduit l’incontestable progression de la crémation, une pratique funéraire longtemps marginalisée. En effet, en 1980, seulement 1% des obsèques impliquait une crémation. Ce pourcentage passe à 10% en 1993, puis à 36% en 2016. Il devrait dépasser les 50% dans les prochaines années.De la Préhistoire à nos jours, nous vous proposons d’explorer l’évolution de cette pratique funéraire ancienne, et de s’intéresser à ses transformations majeures.
La crémation n’est pas une pratique funéraire récente, bien au contraire. L’étude des rites funéraires permet de saisir l’évolution du rapport à la mort, ainsi que les transformations sociétales et culturelles à travers les âges.
La plus ancienne crémation connue date de plus de 22 000 ans. Découverte en Australie au début des années 1970, la « femme de Mungo » est spécifiquement décrite en ces termes : « les restes d’une jeune femme partiellement incinérée, dont les os, brisés, ont été ensuite mis en terre avec les résidus du foyer utilisé pour sa crémation ».Deux formes de crémation peuvent, en effet, être distinguées :
Bien qu’admise par la loi, la condamnation de l’Église catholique freine le développement de la pratique. Les demandes de crémation demeurent marginales. Il faut attendre le 5 juillet 1963 pour que le Vatican consente à changer sa position, tout en gardant sa préférence pour l'inhumation.En parallèle, les premiers crématoriums apparaissent dans les grandes villes. Les établissements du Père-Lachaise et de Rouen sont mis en service en 1889. Suivent ceux de Reims (1903), Marseille (1909), Lyon (1913) et de Strasbourg (1922). Poussée par la sécularisation de la société, la crémation se développe à partir des années 1980. Elle est désormais pratiquée en ville comme à la campagne. Aujourd’hui, près de la moitié des obsèques sont des crémations.
La crémation est devenue une pratique courante ces dernières décennies. Plusieurs raisons expliquent cet essor. La sécularisation de la société est incontestablement l'une d'elles. Choisir la crémation n’empêche pas l’organisation d’un rituel : 30% (2) des crémations sont accompagnées d’une cérémonie civile, et 33% (2) d’une cérémonie religieuse.La crémation est aussi plébiscitée pour des motifs plus personnels. Dans le baromètre « Les Français et les obsèques » (3), 24% des personnes interrogées disent préférer la crémation pour ne pas « embarrasser leur famille ». L’entretien de la sépulture est l’une des considérations qui revient régulièrement. L'impact environnemental des funérailles est une considération grandissante. En effet, 18% des personnes interrogées expriment une préférence pour la crémation en raison de considérations écologiques.Les perceptions et attentes évoluent. Autrefois marginalisée, la crémation est aujourd’hui une pratique funéraire acceptée et choisie par de nombreuses personnes (le taux de crémation en France a atteint 42% en 2022 (3)).
Les grandes dates de la pratique de la crémation
Pour bien comprendre l’évolution de la crémation, il est important d’évoquer les moments clés de son histoire.- 20 000 : la « femme de Mungo », plus ancienne crémation connue à ce jour.
161 : Antonin le Pieux est le premier Empereur romain inhumé.
Ve siècle : l’expansion du christianisme en Europe et interdiction progressive de la crémation.
1880 : la création de la « Société pour la propagation de la crémation » en France.
15 novembre 1887 : la loi sur la liberté des funérailles, permet à chacun d'organiser ses obsèques, notamment d'en choisir le caractère laïc ou religieux et le mode de sa sépulture.
30 janvier 1889 : la première crémation au crématorium du Père-Lachaise, à Paris.
1963 : le concile Vatican II, le pape Paul VI lève l’interdiction de la crémation.
2008 : la loi Sueur donne un statut juridique aux cendres et aux urnes funéraires.
161 : Antonin le Pieux est le premier Empereur romain inhumé.
Ve siècle : l’expansion du christianisme en Europe et interdiction progressive de la crémation.
1880 : la création de la « Société pour la propagation de la crémation » en France.
15 novembre 1887 : la loi sur la liberté des funérailles, permet à chacun d'organiser ses obsèques, notamment d'en choisir le caractère laïc ou religieux et le mode de sa sépulture.
30 janvier 1889 : la première crémation au crématorium du Père-Lachaise, à Paris.
1963 : le concile Vatican II, le pape Paul VI lève l’interdiction de la crémation.
2008 : la loi Sueur donne un statut juridique aux cendres et aux urnes funéraires.
Les premières traces de crémation humaine
La crémation n’est pas une pratique funéraire récente, bien au contraire. L’étude des rites funéraires permet de saisir l’évolution du rapport à la mort, ainsi que les transformations sociétales et culturelles à travers les âges.La crémation à la Préhistoire et à l’Antiquité
Les premières traces de crémation remontent à la Préhistoire. Certaines populations utilisaient déjà le feu pour leurs défunts.La plus ancienne crémation connue date de plus de 22 000 ans. Découverte en Australie au début des années 1970, la « femme de Mungo » est spécifiquement décrite en ces termes : « les restes d’une jeune femme partiellement incinérée, dont les os, brisés, ont été ensuite mis en terre avec les résidus du foyer utilisé pour sa crémation ».Deux formes de crémation peuvent, en effet, être distinguées :
La crémation primaire, où le corps est directement brûlé après la mort.
La crémation secondaire, où les ossements brûlés sont ensuite déplacés ou enterrés.
La crémation au Moyen-Âge
L’époque médiévale marque un recul de la pratique en Europe, en grande partie dû à l'influence de l'Église chrétienne. Cette dernière prône l’inhumation, considérant le corps comme sacré et devant être préservé pour la résurrection. La crémation est alors associée aux pratiques païennes et souvent vue comme une hérésie. Dans un capitulaire en 789, Charlemagne officialise même l’interdiction de la crémation dans tout l’Empire. L’inhumation « à l’image du Christ » est la seule pratique funéraire alors autorisée.Quelques exceptions existent, notamment lors des grandes épidémies. La crémation peut ainsi être utilisée pour limiter la propagation des maladies (lors de l’épidémie de la peste noire, par exemple). L’inhumation est hégémonique et les demandes de crémation inexistantes.Le mouvement de crémation moderne
Les balbutiements de la crémation moderne se font sous l’impulsion des mouvements de pensée laïque et hygiéniste. Il faut attendre l’avènement de la IIIe République pour ouvrir le débat autour de l’autorisation de la crémation.En France, la première « Société pour la propagation de la crémation » est créée en 1880. Rapidement, elle revendique près de 500 membres parmi lesquelles des personnalités éminentes : Léon Gambetta, Casimir Périer, Alfred Nobel, puis Camille Flammarion ou encore Édouard Herriot. Dès lors, les débats se multiplient et les bancs de l’Assemblée s’animent sur la question. Finalement, en 1887, la loi sur la liberté des funérailles autorise la pratique de la crémation. Elle précise : « tout majeur ou mineur émancipé, en état de tester, peut déterminer librement les conditions de ses funérailles, notamment en ce qui concerne le caractère civil ou religieux à leur donner et le mode de sa sépulture ».Bien qu’admise par la loi, la condamnation de l’Église catholique freine le développement de la pratique. Les demandes de crémation demeurent marginales. Il faut attendre le 5 juillet 1963 pour que le Vatican consente à changer sa position, tout en gardant sa préférence pour l'inhumation.En parallèle, les premiers crématoriums apparaissent dans les grandes villes. Les établissements du Père-Lachaise et de Rouen sont mis en service en 1889. Suivent ceux de Reims (1903), Marseille (1909), Lyon (1913) et de Strasbourg (1922). Poussée par la sécularisation de la société, la crémation se développe à partir des années 1980. Elle est désormais pratiquée en ville comme à la campagne. Aujourd’hui, près de la moitié des obsèques sont des crémations.
Les cimetières : des espaces en constante évolution
Au cours des siècles, les cimetières ont évolué pour devenir les lieux de repos et de recueillement actuels. Leur implantation connaît des bouleversements : en dehors de la ville ou en son centre, espace ouvert ou clos par des murs… Également, les aménagements se développent pour s'adapter aux pratiques funéraires. Columbarium, Jardin du souvenir et cavurne équipent désormais les cimetières modernes et permettent aux familles de rendre hommage aux défunts ayant fait le choix de la crémation.
Les raisons du choix de la crémation
La crémation est devenue une pratique courante ces dernières décennies. Plusieurs raisons expliquent cet essor. La sécularisation de la société est incontestablement l'une d'elles. Choisir la crémation n’empêche pas l’organisation d’un rituel : 30% (2) des crémations sont accompagnées d’une cérémonie civile, et 33% (2) d’une cérémonie religieuse.La crémation est aussi plébiscitée pour des motifs plus personnels. Dans le baromètre « Les Français et les obsèques » (3), 24% des personnes interrogées disent préférer la crémation pour ne pas « embarrasser leur famille ». L’entretien de la sépulture est l’une des considérations qui revient régulièrement. L'impact environnemental des funérailles est une considération grandissante. En effet, 18% des personnes interrogées expriment une préférence pour la crémation en raison de considérations écologiques.Les perceptions et attentes évoluent. Autrefois marginalisée, la crémation est aujourd’hui une pratique funéraire acceptée et choisie par de nombreuses personnes (le taux de crémation en France a atteint 42% en 2022 (3)).Le choix du monument cinéraire
Nos monuments cinéraires arborent des lignes variées. Inspiration classique ou originale, toute une gamme de modèles vous sont proposés en agence. Votre conseiller Roc Eclerc vous accompagne dans votre projet, pour choisir une pierre tombale et la personnaliser afin de concevoir un lieu de mémoire unique.
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Les questions fréquentes sur la crémation
Comment choisir entre l'inhumation et la crémation ?
La nature des obsèques est une décision personnelle. En l'absence d'un contrat obsèques ou de l'expression des volontés du défunt, il revient aux proches de choisir entre inhumation et crémation.Votre conseiller Roc Eclerc vous accompagne en cas d'urgence décès et vous guide à chaque étape de l'organisation des obsèques (préparation de la cérémonie, hommage au défunt...). N'hésitez pas le solliciter pour un renseignement ou pour établir un devis personnalisé.
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Le cercueil est-il obligatoire dans le cas d’obsèques par crémation ?
Crémation ou inhumation, le cercueil fait partie des fournitures obligatoires pour des obsèques en France. Celui-ci doit également comporter quatre poignées et une plaque d’identification du défunt. Les autres accessoires intérieurs (capiton, oreiller…) et extérieurs (emblèmes funéraires) sont eux facultatifs.Vous pouvez retrouver les modèles de nos cercueils dans votre agence de pompes funèbres.
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La famille du défunt doit-elle rester au crématorium le temps de la crémation ?
Non, la famille du défunt n’est pas obligée de rester au crématorium le temps de la crémation ni d’assister à l’introduction du cercueil dans le four crématoire.En fonction de l’horaire de la cérémonie de crémation, la remise de l’urne pourra se faire le lendemain ou ultérieurement. À savoir, un crématorium peut conserver l’urne du défunt jusqu’à 12 mois maximum (le temps pour la famille de décider du devenir des cendres).
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Comment obtenir un devis pour une crémation ?
Sur simple demande, votre conseiller Roc Eclerc réalise un devis pour l'organisation d'obsèques avec crémation. Celui-ci prend en compte toutes les modalités des obsèques et de la cérémonie funéraire - les services à mettre en œuvre par votre agence de pompes funèbres et par les tiers (le funérarium et le crématorium...) -, pour la destination des cendres.À savoir, la demande de devis obsèques auprès de Roc Eclerc est gratuite et sans engagement. N’hésitez pas à contacter votre conseiller pour obtenir un renseignement ou son assistance.
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