Succession : le pacte de famille
Solenne
11 septembre 2023
Sommaire
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Le principe du pacte de famille
Le pacte de famille (aussi appelé « pacte successoral » ou « pacte sur succession future ») est un dispositif visant à régler les questions liées à la succession et à la transmission du patrimoine familial. Cet acte permet d’organiser, de manière anticipée, la répartition de tout ou partie de ses biens en favorisant un héritier réservataire au profit d’un autre. Ce dernier doit, en parallèle, exprimer clairement renoncer à exercer une action en réduction, c’est-à-dire à contester ultérieurement la donation ou le legs effectué et entamant sa part d’héritage. C’est la raison pour laquelle le pacte successoral est couramment appelé Renonciation Anticipée à l’Action en Réduction (RAAR).la réserve héréditaire : la part du patrimoine réservée aux enfants et au conjoint.
la quotité disponible : la part du patrimoine pouvant faire l’objet d’une donation en faveur d’une personne tierce à la succession.
Le fonctionnement d’un pacte de famille
Plusieurs règles sont à respecter afin de rédiger et de conclure un pacte successoral en bonne et due forme :Le renonçant et le donateur doivent obligatoirement donner leur consentement.
Le renonçant doit être en pleine possession de ses moyens et prendre sa décision en toute connaissance de cause, sans subir aucune pression d’un membre de la famille, et sans contrepartie. Aussi, le renonçant ne peut être mineur, placé sous tutelle ou curatelle (sauf accompagné de son mandataire judiciaire).
Le renonçant peut renoncer à une partie ou à la totalité de sa réserve héréditaire, pour autant il conserve sa qualité d’« héritier » et la possibilité d’hériter des autres biens du donateur.
Dans le but de garantir l’honnêteté du pacte de famille, l’acte doit être conclu en présence de deux notaires. Le contenu de celui-ci doit également préciser le nom du bénéficiaire de la renonciation et ses conséquences au niveau juridique.
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Pourquoi faire un pacte de famille ?
Comme expliqué précédemment, le pacte de famille permet d’organiser sa succession de son vivant. Il offre plusieurs avantages dont celui de :Disposer librement de son patrimoine pour l’attribuer selon son choix.
Protéger un membre de sa famille considéré comme « vulnérable » et ayant potentiellement plus de besoins que les autres héritiers au moment de son décès.
Préserver la pérennité de son entreprise familiale.
Réduire les risques de conflits familiaux lors du partage de l’héritage.
Favoriser une personne vulnérable
Le pacte de famille peut servir à protéger et à favoriser un héritier réservataire considéré plus vulnérable. Pour des parents, il peut s’agir, par exemple, d’avantager un enfant en situation de handicap ou en situation financière délicate. Autre possibilité, des grands-parents peuvent ainsi transmettre leur patrimoine (ou du moins une partie) à leurs petits-enfants.Dans un cas comme dans l’autre, le ou les héritiers réservataires ne bénéficiant pas de l’avantage doivent obligatoirement donner leur consentement et renoncer à une action en réduction. Ainsi, ils ne pourront pas remettre en cause la donation ou le legs au moment de l’ouverture de la succession.le contrat doit être réalisé du vivant du disposant (c’est-à-dire la personne dont la succession est concernée par le pacte successoral) ;
il doit être irrévocable ;
il doit porter sur une partie ou la totalité des biens du disposant.
Protéger le conjoint survivant
Établir un pacte de famille peut avoir pour rôle de préserver son conjoint survivant. Il existe deux solutions notamment :Les époux peuvent prévoir dans leur contrat de mariage qu’une part du patrimoine commun sera transmise au profit du conjoint survivant (article 1903 du Code civil). Cette spécificité ressemble à une donation au dernier vivant à une différence près : le pacte successoral n’est pas révocable.
Les époux peuvent intégrer une clause commerciale dans leur contrat de mariage. Celle-ci autorise le conjoint survivant à prélever, avant tout partage successoral, un ou plusieurs biens dans la succession de son époux décédé (article 1390 du Code civil).
Transmettre l’entreprise familiale
Le pacte successoral peut également concerner la transmission d’une entreprise familiale (sont concernées les sociétés de personnes : société civile, société en nom collectif ou société en commandite simple). Il s’agit ainsi de prévoir la répartition future des parts de la société détenues par la personne ainsi que d’anticiper au mieux la nouvelle organisation de l’entreprise pour assurer sa bonne continuité après le décès.Quelques définitions pour mieux appréhender les sujets liés à la succession
Lorsqu’il s’agit de succession et d’anticipation successorale (auprès ou non d’un notaire), il est essentiel de bien comprendre certains termes clés.Voici la définition de quelques notions citées ci-dessus.
Ouverture de succession
L’ouverture de succession est déclenchée au décès de la personne. Elle marque le lancement de la procédure de succession avec l’identification des héritiers, l’estimation des biens et leur transmission.Règlement de succession
Pour parvenir au règlement d’une succession, différentes étapes sont nécessaires.Le notaire procède comme suit :
établissement de l’acte de notoriété ;
réalisation de l’inventaire des biens du défunt (biens immobiliers et mobiliers, ressources financières) ;
réalisation des formalités fiscales et hypothécaires liées au décès ;
rédaction de l’acte de partage des biens de succession.
Donation
Une donation est un acte par lequel une personne (le donateur) transfère de son vivant la propriété d’un bien à une autre personne (le donataire).Il existe différentes donations possibles :
la donation-partage : elle permet de distribuer de son vivant tout ou partie de son patrimoine.
la donation en avance de part successorale : sans avantager un héritier, cette donation permet de faire une avance sur la succession future.
la donation hors part successorale : à l’inverse de la donation en avance de part successorale, celle-ci vise à favoriser un héritier par rapport aux autres.
la donation avec réserve d’usufruit : le donateur procède ainsi à la donation d’un bien tout en gardant l’usufruit de celui-ci.
Legs
Le legs est une disposition testamentaire par laquelle une personne (le testateur) attribue un ou plusieurs biens à une personne spécifique (le légataire). Le bénéficiaire peut être un tiers à la succession ou un héritier.Réserve héréditaire
Dans une succession, la réserve héréditaire correspond à la part du patrimoine réservée par la loi aux héritiers dits réservataires. Ces derniers sont les descendants du défunt (enfants, petits-enfants…) et le conjoint survivant. Les ascendants (parents, grands-parents) ne sont pas considérés comme héritiers réservataires.Renonciation Anticipée à l’Action en Réduction
La Renonciation Anticipée à l’Action en Réduction (RAAR) est un acte par lequel un héritier renonce à son droit de demander une réduction de part d’héritage légal en cas de donation ou de legs réalisés par le défunt de son vivant. Cela permet au donateur de transmettre tout ou partie de ses biens, sans risquer une remise en cause de son acte.Autres guides
Quelques questions sur la succession
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Quelle est la fiscalité d’une assurance-vie en cas de succession ?
Fiscalité des primes versées avant 70 ans : Le capital transmis au(x) bénéficiaire(s) bénéficie d’une exonération jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire. Puis, l’éventuelle part excédant ce montant (capital + intérêts) est fiscalisée à hauteur de 20 % entre 152 501 € et 852 500 €, et de 31,25 % au-delà.
Fiscalité des primes versées après 70 ans : Les primes d’assurance-vie versées par l’assuré après 70 ans font intégralement partie de la succession. Elles ne bénéficient donc pas d’une fiscalité avantageuse sinon d’un abattement général de 30 500 € pour tous les bénéficiaires et contrats d’assurance-vie confondus. Les versements effectués réintègrent la succession au moment du décès, mais les intérêts sont eux exonérés.
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Les documents familiaux (livret de famille, contrat de mariage, jugement de divorce, testament, règlement de succession…),
Les documents fiscaux (déclaration de revenus, impôts locaux…),
Les documents bancaires (prêt immobilier, prêt à la consommation…),
Les documents d’assurance (assurance habitation, assurance vie, assurance décès, avis d'échéance…),
Les documents liés à l’habitation (titre de propriété, contrat de location, charges de copropriété, factures des tiers – eau, électricité, gaz…)...
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